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Une "satinette mauve"... comment ne pas penser à la doublure de soie "parme" que Proust avait commandé pour son manteau? Mais la nuance, la nuance n'était pas à son goût...
Cette transition, qui nous fait passer de l'auréole lumineuse qui entoure le corps d'Odette aux "secrets" de sa toilette, réservés aux initiés, nous introduit directement dans l'intimité de son salon, de son jardin d'hiver bien caché.
Là, les fleurs n'avaient pas qu'un caractère d'ornement.
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Pour une cocotte, ou mieux pour une grande cocotte, nous dit Proust, le point culminant de la journée est celui où elle se déshabille pour un homme: il lui faut être aussi élégante en robe de chambre, en chemise de nuit, qu'en toilette de ville. Ce genre d'existence donne le goût d'un luxe secret, que Madame Swann étendait aux fleurs.
Dans son jardin d'hiver calfeutré, fermé de portières, sans air, les sons aussi étaient étouffés par les tapis: là on pouvait surprendre la maîtresse de la maison, habillée de crêpe de Chine ou de mousseline de soie ("une jonchée de pétales roses ou blancs").
A côté de son fauteuil il y avait
"une immense coupe de cristal remplie entièrement de violettes de Parme ou de marguerites effeuillées dans l'eau"...
Ces fleurs évoquaient aux yeux du visiteur "quelque occupation préférée et interrompue", comme boire une tasse de thé pour son plaisir, ou même "plus intime", "plus mystérieuse". Elles occupaient une place énigmatique dans la vie d'Odette et avaient avec elle des entretiens particuliers
"dont on essayait en vain de lire le secret, en fixant des yeux la couleur délavée, liquide, mauve et dissolue des violettes de Parme."
Sur la base de ces adjectifs, où la présence de l'eau est si manifeste, j'aimerais bien partir pour d'autres explorations, où les fleurs joueraient jusqu'au bout leur rôle ambigu: pâleur, dilution, dis-solution...
Mais je préfère retrouver les thèmes que j'ai évoqués dans la nouvelle de Proust perdue, et retrouvée par Philip Kolb: L'indifférent
(1)
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(1) Marcel
Proust, L'indifférent, Gallimard, Paris 1978.
par Paola Musarra
