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À MARIE NORDLINGER


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Ta main qui, comme l'eau, reflète les nuages
De ton esprit
Et ses images;
Et, comme le flot, rythme, avec ses belles rages
La matière qu'en ses doigts puissants elle prit,
- Entre ses doigts puissants et sages; - (*)
À quel beau rameau d'or, mystérieuse Hébé,
A-t-elle, pour un don magique, dérobé
Le nectar purpurin d'uniqûadruple élytre?
A travers la divine et translucide vitre
Je vois auprès de l'émeraude l'améthyste
Qui fera, si tu veux, que mon coeur soit moins triste.
Autour des ballons blancs du fruit délicieux
C'est le quadruple sort qui sait fléchir les cieux!
Et l'émail à qui tu fais tout dire ô Marie,
Soit que le beau coq chante ou que le verger rie
Dans le plat merveilleux où je crois voir encor
L'émail marin qu'enclôt le pâle cuivre d'or!
Sur les flots interdits fais palpiter ta rame!
La matière est fermée: entrouvre-la, Sésame!
Et de tes mains, toujours plus nobles et sereines
Sur les trésors des Rois plante les lys des Reines!
À tes goûts préférés je veux joindre les miens
Enchâsse les beautés de Chartres et d'Amiens
Dans le cuivre docile ou dans l'émail rebelle.
L'oeuvre sera plus digîcile, mais plus belle
Le clocher revivra dans son ciel nuageux
Tu sauras retrouver les vitraux dans tes jeux
Mêle aux rubis de Reims les pierres de Venise.




    (*) Marie Nordlinger studiava pittura e scultura e lavorava come smaltatrice per Sigfried Bing



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1998